Le processus d’écriture n’est pas figé. Il évolue en même temps que nous, en même temps que nos projets. Il faut suivre la courant, accepter de changer de rythme, de méthode. Lâcher-prise et s’adapter.
Le mien a subi pas mal de bouleversements ces derniers temps :
Avant j’étais plutôt du genre à écrire porte ouverte, maintenant, je suis plutôt du genre à écrire porte fermée. Si laisser la porte ouverte, documenter mon processus m’a donné de l’énergie et de la motivation sur certains projets d’écriture, pour le dernier projet qui m’a occupé (Alerte Rouge), ce n’est pas le cas. J’ai bien essayé de vloguer le processus sur le podcast, mais après quelques épisodes, j’ai refermé la porte. Comme si j’avais eu besoin de me retrouver en tête à tête avec mon écriture. Ressentir les émotions, juste pour moi, ne pas ressentir le besoin de les partager, ni même de les disséquer, juste les vivre.
Honnêtement, ça me fait un bien fou. J’ai à peine partager le fait que j’avais terminé le premier jet sur le blog et c’est tout.
Ces dernières années j’étais en recherche d’équilibre perpétuel entre mes différentes activités. Depuis 6/8 mois, je commence à sentir une nouvelle dynamique qui s’installe entre mes différentes casquettes (comédienne, autrice, chanteuse…). Je crois que j’ai à la fois sacralisé et désacralisé l’écriture.
Sacralisé parce que j’essaie vraiment de plus en plus consciemment de prioritiser l’écriture dès que c’est possible. Quitte à moins être présente sur les réseaux sociaux par exemple.
Désacralisé parce que je n’attends plus le moment parfait, la routine parfaite, j’essaie de ne plus me frustrer de ne pas vivre dans un monde parfait où tout aurait sa place, où tout serait parfaitement huilé, sans accrochage…
Parce que, qu’on le veuille ou non, le principe de réalité nous rattrape toujours.
Côté pratique, je continue à alterner entre des moments où j’ai besoin de planifier, de cadrer, de savoir où je vais dans l’histoire et des moments où j’improvise, sans filet.
Je m’autorise aussi davantage à explorer d’autres facettes de mon écriture. J’ai écrit des chansons, des fondkèr (poèmes en créoles), et rédigé une nouvelle qui sera publié dans une revue réunionnaise tout bientôt.
Ce qui a changé surtout, c’est l’ancrage. Mon écriture s’est ancrée à la Réunion. Les histoires qui se dessinent sont celles de mon île. La langue se métisse, cherche, dit autrement. Les personnages empruntent les traits de tous ces gens que j’ai côtoyé ces dernières années en arpentant les routes à bord du camion de La P’tite Scène Qui Bouge.
Pour être honnête, ces derniers mois, j’ai retrouvé le plaisir simple de plonger dans les mots. Le plaisir simple de raconter des histoires. Sans chercher à prouver quoi que ce soit à personne et ça fait un bien fou !
Et toi, comment ton processus d’écriture/créatif a évolué au fil du temps ?
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