Cher toi #082_Il y a deux types d’artiste…

L’artiste torturé et l’artiste enjoué.

L’artiste torturé, c’est celui qui croit qu’il ne peut créer que dans le sang, les larmes, la souffrance, l’alcool et l’opium. Celui qui fait de la dépression son animal de compagnie.

Quand j’étais enfant, j’étais persuadée que je ne pourrais écrire de livres qu’une fois que j’aurais vécu un événement traumatique. J’étais trop heureuse pour prétendre au sacro-saint statut d’artiste.

C’était mal parti parce que… plus j’écrivais… plus j’étais heureuse. Vraiment heureuse. Euphorique même. Mon espace de création se transformait en un joyeux bordel, un lieu d’expérimentations, d’essais, de dessins ratés, de poésies éphémères, de chants improvisés.

Et puis j’ai grandi. 

La pression est arrivée. La pression intérieure et extérieure. Les deux aimants ont peu à peu écrasé la joie. Oui, je voulais toujours écrire. Oui, je voulais plus que jamais être autrice, mais cette envie ne se traduisait plus par une expression bouillonnante.

Au contraire.

Pour y arriver, j’ai commencé à rationaliser. Études de philosophie pour aborder des thèmes en profondeur dans l’écriture. Master Création Littéraire pour plus de légitimité et d’outils. Réflexions marketing, réflexions publication. Écrire, apprendre, disséquer, analyser, lire des livres de structure, engranger des connaissances, m’exercer.

J’ai commencé à prendre tout ça beaucoup trop au sérieux. 

J’avais moi même créé ma propre prison.

Plus je me mettais de pression, moins j’étais contente de ce que j’arrivais à produire.

Moins j’avais envie d’écrire. 

Le 1 janvier 2020, j’ai regardé Le Petit Prince – pour la énième fois ^^ – et ça m’a frappé :

« Le problème ce n’est pas de grandir, c’est d’oublier. »

Alors pour cette année 2020, si je ne dois tenir qu’une seule résolution, c’est celle-là : renouer avec le plaisir pur et la joie de créer. 

Créer – des histoires, des poèmes, de la musique, des dessins – à partir du néant, à partir du réel informe, il n’y a rien de plus beau, de plus excitant, de plus magique !

Ne l’oublions pas. 

L’artiste n’a pas à être torturé, dépressif, alcoolique. 

Il peut être exalté, enjoué, curieux. 

C’est ce que je te souhaite en 2020 : que la joie soit ta boussole.

À bientôt peut-être

Élodie


P.S : Des nouveautés se préparent 😉 un indice se « cache » sur le blog.

Elodie Lauret Écrit par :

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