L’ENFANT
Je suis venue. J’ai retrouvé l’horizon noyé dans l’océan, et le soleil, et l’odeur de la poussière, les fruits. J’ai goûté au crépuscule sur la plage, à la douceur des étoiles, j’ai goûté à tout ça, comme une étrangère.
Comme une étrangère chez moi. J’ai goûté à tout ça, mais aucun goût n’était plus familier qu’un rêve. L’intonation, le chant des mots glisse sur mes oreilles. Je ne fais plus partie du paysage.
Pas bien ici, pas mieux là-bas.
Retour impossible.
J’ai tendu l’oreille, j’ai cherché ton rire entre les montagnes, dans les rivières, elle s’est asséchée. Ton rire avec elle. Tu n’étais pas là, partie. Où ? Tu n’a pas attendu. Je suis revenue maman, regarde, je suis là, comme avant, les pieds dans la rivière qui ne coule plus. Je suis là, reviens !
Chante encore avec moi.
Seulement le silence des falaises.
Plus rien de toi,
un souffle de vent.
FIN
[…] Deuxième partie […]
[…] Quatrième partie […]
[…] Quatrième partie […]