Grandir, pousser sur ses racines, s’extraire du sol, étendre ses branches à l’assaut du ciel. Croquer des bouts de nuages et se brûler les feuilles aux rayons du soleil.
Jeter des regards vers le sol… là d’où l’on vient… Si loin…
Sentir les gouttes de pluie ruisseler le long des joues et pleurer toutes les feuilles de son corps.
Perdu dans les airs, ne plus rêver que d’une chose : la terre.
Regretter son contact, la poussée, l’élan pour sortir de la densité du sol et percer à travers le rugueux.
Ne plus pouvoir étendre ses branches. Avoir soudain le vertige, cet amour du vide. Ce besoin de dégringoler : revenir aux racines. Se ressourcer.
Avec bonheur, retrouver le sol qui nous a vu grandir. Lever la tête et constater le chemin parcouru. L’entrelacs de branches : les plus fortes, les plus faibles, les embranchements. Ce qui, aujourd’hui, défini ce que nous sommes.
Puiser dans nos racines l’énergie nécessaire pour élaguer et laisser derrière les branches mortes. Permettre aux bourgeons de croître sans crainte et…
repartir à l’assaut du ciel.
[…] à la Réunion, aux racines, je ne réalisais pas tout ce que ça […]