Malte, ou comment j’ai surmonté ma peur de voyager seule

Voyager seule, j’en rêve depuis longtemps sans oser sauter le pas. Et puis, il y a un peu plus d’un mois, j’ai regardé les billets d’avion depuis Toulouse et hop, sur un coup de tête j’ai pris un billet d’avion aller-retour pour Malte.

Pourquoi j’ai envie de voyager seule ?

1. Par défi, pour me prouver que je suis capable de me débrouiller toute seule. Pendant longtemps je me suis appuyée sur les gens pour vivre : d’abord sur ma mère, ensuite sur mon copain. C’est rassurant de savoir qu’il y a quelqu’un qui est toujours là. D’un autre côté on peut en arriver à se demander : est-ce que je sais faire quelque chose seule ? Je pense qu’il est important de se prouver que la réponse à cette question est OUI !
2. Pour écouter mes envies. Lorsqu’on voyage à plusieurs, il faut être à l’écoute des envies de chacun, faire des compromis, prendre sur soi etc. En voyageant seule, mon avis sera le seul qui comptera.  Je pourrai faire ce que MOI je veux au moment où j’en aurai envie.
3. Pour pouvoir partir n’importe où, n’importe quand. Ce qui rejoint l’idée précédente. Il y a un mois j’ai eu envie de partir à Malte. Je n’ai eu personne d’autre à convaincre que moi-même. Je n’ai consulté que mon emploi du temps.

La peur de voyager seule :

Si je n’ai pas sauté le pas avant, c’était par peur. Cette peur véhiculée par la société, les parents, les proches, par l’imagination etc. Peur d’être perdue, peur de ne pas me débrouiller, peur de ne rien comprendre, peur d’être malade, peur de me faire agresser, voler, violer…La liste des peurs est sans fin.

Quand l’envie devient plus forte que la peur :

Je ne sais pas quand le changement s’est opéré en moi. Il s’est fait progressivement, petit à petit, sans me brusquer. De jour en jour l’envie a fait son nid, envahissant chaque parcelle de mon esprit jusqu’à ce qu’il n’y ai plus de place pour la peur. Maintenant, lorsque je pense voyager seule, la peur n’est plus le mot qui bondit en premier dans ma tête. Il a été remplacé par pourquoi pas ?  

Pourquoi une semaine à Malte ?

Parce que c’est un endroit où la nature est assez présente. J’ai envie de me reconnecter à la nature, de marcher, de regarder des levers et des couchers de soleil sur la mer. Une semaine me semble être une période suffisante pour ce premier essai de voyage solo, ni trop long, ni trop court. Mais aussi (avouons-le) parce que les billets étaient pas chers !

Comment passer de la peur à l’envie  ?

Si comme moi tu as peur de partir seul(e), je t’invite à regarder des vidéos, à lire des blogs et des témoignages de personnes qui ont sauté le pas. Les expériences des autres m’ont aidé à comprendre que beaucoup de mes peurs étaient infondées ou exagérées. Oui, il y a des dangers en voyage, oui tu peux rencontrer des problèmes mais… est-ce que ce n’est pas déjà le cas dans ta vie ?

Je suis persuadée que le plus difficile, c’est d’accepter de sortir de sa zone de confort. Une fois que cette étape est franchie, voyager seul(e) ne semble plus être une idée si utopique.

Ce que les gens disent quand j’annonce que je vais voyager seule :

1. Tu es courageuse.

Je ne crois pas que ce soit du courage. Suivre une envie, une pulsion, est-ce courageux ? (Vous avez quatre heures) Je ne pense pas.

2. C’est un peu triste, tu n’auras personne avec qui partager tout ce que tu vis.

Avant que l’on me dise cette phrase…. je n’avais pas pas du tout mais pas du tout pensé à ça. C’est vrai, peut-être que j’aurai envie de partager certains moments avec quelqu’un, que je serai triste de ne pas pouvoir le faire. Peut-être pas. Je ne peux pas le savoir tant que je n’essaie pas.

Peut-être que le partage n’est pas le but de ce voyage solo, peut-être que le but c’est de me retrouver seule avec moi-même, de me reconnecter à moi.

Et puis, j’espère quand même rencontrer des gens lors de ce voyage, j’espère ne pas rester seule pendant une semaine !

Ce que je ressens, avant le départ :

J’écris ces lignes quelques jours avant de prendre l’avion pour mon premier voyage solo. L’émotion qui domine pour le moment (et depuis que j’ai pris mon billet) c’est l’excitation ! J’ai regardé une énième fois des photos de Malte, les itinéraires possibles, les moyens de transports, les sites que j’ai envie de visiter, préparé un emploi du temps (que je ne respecterai sûrement pas). Je veux voir le Blue Grotto, aller à Dingli Cliffs, me balader dans les rues de la Valette et de Saint Julians, prendre le ferry pour aller à Gozo, marcher le long de la côte, voir des sites dont je n’arrive pas à épeler les noms, marcher près des Salt Pans, voir les reste de l’Azure Window…. Bref, j’ai hâte d’y être, hâte de découvrir Malte et Gozo, ses habitants, hâte de voir pour de vrai les paysages que je scrute sur tous les sites possibles et inimaginables. Mon sac n’est pas encore près mais la liste des choses à prendre est rédigé depuis un mois. J’ai beau me répéter : « dans moins d’une semaine, je serai à Malte, toute seule », je n’arrive pas encore à y croire. Tout ça semble irréel. C’est peut-être pour ça que je n’éprouve aucune peur. Peut-être que la peur viendra avec la prise de conscience… peut-être pas.