J’ai cherché à dessiner les contours de mon identité d’artiste et j’ai découvert un monde.
En cartographe inexpérimentée, j’ai tracé les continents, les océans, les montagnes et les déserts.
En voici l’esquisse :
Continent Ecriture :
Sur le continent Ecriture, un ensemble de maisonnettes forme un petit village chaleureux en bordure de mer. Si tu entres dans l’une d’entre elles, tu trouveras des bougies, des ombres chinoises, une famille assise à même le sol dans le salon, à se raconter des histoires.
Plus loin, de longs sentiers bordés d’arbres t’inviteront à la contemplation et à la rêverie. Si tu tends l’oreille, il se pourrait que les oiseaux nichés sur les branches te soufflent des idées de contes.
Si tu es plus téméraire et que tu t’enfonces dans les terres, alors tu seras surpris de découvrir une terre aride, sèche, des petits cratères jonchant le sol. Ils crachent des flammes acides, des vérités amères et des textes bruts. Quelques crânes décorent même le sol craquelé.
Lève la tête, tout là haut, dans la tour qui perce le ciel, quelqu’un écrit sur la toile du vent, façonne la météo de ses airs.
Des poèmes en prose, des récits doux et légers ; des orages tonitruants et énervés.
L’océan qui entoure le continent Ecriture charrie des vagues qui s’échouent sur l’île Théâtre.
L’Île Théâtre :
Elle est encore jeune. Sa végétation bourgeonne à peine. L’air y est pur. Une petite maison sur pilotis a été construite il y a peu. Sur le perron, un carillon fait résonner des rires d’enfants. A l’intérieur, une petite fille joue à faire l’adulte, elle trouve ça très amusant.
Sur l’île, pas de sentiers.
Rien qu’un tapis de verdure encore immaculé.
Rempli de possibles.
Si tu tends l’oreille, tu peux entendre les tambours du continent Musique emportés par le vent.
Le continent Musique :
Le continent Musique est peut-être aussi vieux que celui de l’Ecriture, mais contrairement à celui-ci, il est longtemps resté inhabité.
Pourtant, pas besoin d’être un archéologue aguerri pour se rendre compte que son histoire remonte bien au-delà de ma propre existence humaine. Les lianes, les fougères et les arbres recouvrent les ruines de temples anciens. Avec un peu d’agilité, tu peux t’y glisser et découvrir les vestiges de l’histoire d’antan. Sur les murs, les gravures retracent des concerts, des albums, des musiques jouées par les générations précédentes. Si tu colles ton oreille aux parois, tu entendras les échos d’autrefois. Des paroles et des rythmes endiablés. Entremêlés à quelques malédictions dont certaines restent encore à lever.
Si des ruines se dressent sur le continent Musique, il y a aussi des bâtiments bien plus récents. Des immeubles en verre. A chacune des fenêtres, une voix s’élève. L’ensemble forme un chœur qui fait vibrer les nuages. Dans le centre-ville, les rues sont pavés de dalles musicales.
Vu de l’espace, des flux d’énergie circulent entre les continents et les îles connues et inconnues.
Et, au milieu de ces contrées, reste des territoires vierges, inexplorées, des jungles impraticables, des îles aux secrets bien gardées.
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Comment dire : j’adore ! Je n’avais jamais pensé aux arts sous un tel point de vue, mais il est tellement pertinent ! J’ai simplement une petite interrogation qui me titille l’esprit : pourquoi prêter une île au théâtre plutôt qu’un continent comme pour les autres ? Crois-tu donc que l’écriture et la musique précèdent l’art du théâtre ?
Je t’encourage à partager davantage de tes petites pérégrinations…
Merci pour ton gentil commentaire ! 🙂 Le théâtre est une île parce que c’est beaucoup plus récent pour moi, et que c’est sur mon île aussi qu’elle prend sens. Peut-être qu’un jour elle se transformera en archipels 🙂