Achille à pied – poème créole/français

Paroles – traduction :

Les histoires d’autrefois,

les histoires des enfants.

 

Quand ma mère était petite, le chemin était en terre.

Nous, quand on était enfant, le chemin était bitumé.

Aujourd’hui, quand je regarde en arrière, le soleil brûle mes souvenir.

Et dans le froid de l’hiver… je ressens.

Mon cœur se soulève quand je pense à Achille,

Tout ce que j’ai vécu avec lui,

les capucines.

 

Les coupeurs de cannes chantaient en coupant la canne :

« Tchak tchak tchack tchack »

Le rythme était endiablé, quand le petit coupeur de canne travaillait.

Depuis grand matin, sur sa tête, le soleil brûlait.

Il pense seulement à sa femme, à ses enfants, à sa famille.

Bientôt, il rentrera chez lui. Il ramènera pour son fils un bout de canne.

A cette époque, pas de bonbons, seulement la canne à croquer.

 

Et nous, sur ce petit chemin, on a marché, marché…

J’ai appris à rêver, j’ai appris à compter.

6 x 2 =12

6 x 2 = 12

4 x 3…

18 ?

Prenez-moi la main, les enfants, voilà mes amis :

Tonton Alix, Tonton Lucien,
Vos lampes restent allumés, même si vos yeux sont fermés.

Et dans mon cœur, je pense à vous quand je monte à pied.

Et quand mon rêve se tourne…

 

Les petits oiseaux ont beau chanter,

Les petits béliers ont beau nicher,

Moi, je ne sais plus ce qu’il faut faire…

Mes mots cherchent à se retourner.

Je ne sais plus comment parler créole, comment parler français,

Toutes les langues se sont emmêlées.

 

Aujourd’hui, la canne n’est plus coupée par la lame,

seuls les engins triment.

Il n’y a plus de petits coupeurs de cannes !

Ils se reposent, ils ne trinquent plus.

Mais le soleil continue de brûler.

 

Achille s’est bien transformé.

Dans le temps de ma mamie, il était nu.

Dans le temps de ma mère, il a commencé à s’habiller : des vilains habits, beaucoup de bitume.

Et quand moi, je vole sur lui, avec ma voiture, je repense à tout ceux qui sont montés ici, à pied. Sans moto, sans l’auto.

Et mon cœur chante, chante !

Alors, même si je n’arrive pas à jouer les accords, même si c’est cabossé, même si je ne sais pas faire de poésie, je vais essayer.

Même si je pleure, tu ne m’en voudras pas.

 

Un petit Coquelicot, un petit Dahlia,

sont passés par là, se sont fanés.

Un petit Coquelicot, un petit Dahlia, ont semé leurs pensées,

ont semé leur amour,

ont semé leur feu

ont semé les marguerites,

le goût sucré.

 

Les histoires d’autrefois,

les histoires des enfants.


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Elodie Lauret Écrit par :

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