L’écriture, je ne me vois pas vivre sans, je ne peux pas me résoudre à ne plus écrire, mais il y a beaucoup de questions qui tournent en boucle dans ma tête en ce moment.
Est-ce que mélanger passion et argent, ce n’est pas prendre le risque de dénaturer la passion ? Est-ce que, mettre sur les épaules de l’écriture, la pression de ramener à manger, ce n’est pas dangereux ? Est-ce que l’écriture peut supporter une telle pression ?
D’un autre côté, faire un travail « à côté », est-ce que ce n’est pas risquer que cet « à-côté » devienne le principal. Que l’écriture soit reléguée au placard ?
Et pourtant, il faut bien vivre.
Si on aime quelque chose, on trouve toujours le temps de le faire, non ? Dans les bulles d’espace que le réel nous laisse. On se lève plus tôt, on se couche plus tard, on écrit dans les transports, sur notre téléphone, n’importe où, n’importe quand, on devient des écrivains tout terrain.
L’écriture demande une disponibilité mentale. Et cette disponibilité mentale est très fragile en ce moment, à cause de toute ces questions. Ma vie est une quête permanente d’équilibre entre ce que je veux faire, ce que je peux faire, ce qu’il est possible de faire, ce que je dois faire, ce que je devrais faire… Les tangentes se rencontrent, s’entrecroisent, s’entremêlent, se nouent, créent des chemins inattendus : l’écriture toujours au centre, même lorsqu’elle n’est pas prioritaire.
Et toi, comment tu gères tous ces facteurs ?
À bientôt, peut-être
Élodie
Photo by Emily Morter on Unsplash
Vaste question… (THE question à mon sens !)
En fait pour moi ça soulève la question de la liberté : Est-ce qu’on est plus libre quand on vit de son art (et qu’on peut y consacrer la majorité de son temps) ou quand au contraire on ne dépend pas de son art pour vivre ? Comme on ne peut pas être vraiment libre, ça revient à choisir quelle restriction on préfère… pour ma part, pour l’instant j’ai décidé de résoudre la question d’une manière pragmatique : comme c’est peu probable que je vive de l’écriture dans l´immédiat, je continue à travailler à côté (j’ai la chance d’avoir un métier qui me plait..) mais dans mes choix futurs je ferai en sorte de garder une place pour l’écriture, soit avec un boulot à temps partiel, soit en profitant de périodes de chômage pour écrire… et au final, je trouve que c’est pas grave de travailler à côté, ça nourrit l’inspiration et ça me permet d’avoir des temps de pause/respiration pour ne pas saturer (et ça permet aussi de voir des gens, de ne pas trop souffrir de la solitude de la pratique de l’écriture !)
Bref je raconte un peu ma vie, mais c’est vrai que ce sujet m’intéresse beaucoup…
Le fait de vivre de son art est souvent présenté comme le Graal, mais au final je suis pas sure que ce soit la situation la plus enviable… il y a aussi des avantages à séparer passion et boulot !
Merci pour ton avis ^^ C’est rassurant de ne pas être seule 🙂 C’est une solution qui est pas mal en effet. Comme tu dis, ça permet aussi de se nourrir, c’est encore mieux si on fait quelque chose qui nous plaît. De l’alimentaire juste pour l’alimentaire, sur le long terme, ça doit plomber quand même. J’ai commencé à bosser aujourd’hui – en service civique – je vais voir si ce nouvel équilibre me convient. Je sais que par le passé, ça a pu mettre bénéfique de travailler. Il y a quelques années j’étais assistante de français en Angleterre, et… j’arrivais à gérer les deux et à écrire. Tant qu’on préserve un espace et de l’énergie pour l’écriture, c’est un bon compromis.
Oui c’est sûr, un boulot alimentaire c’est pas satisfaisant sur le long terme !
J’espere que ton service civique te plaira alors 🙂 l’avantage c’est que souvent c’est du temps partiel les services civiques, cela devrait te laisser du temps pour écrire ! C’est dans quel domaine, si c’est pas indiscret ?
Oui les horaires me laissent assez de temps pour écrire, c’est chouette.