Cher toi #047_ moi, moi, moi et moi

Il y a des jours où on enfile un moi tout déprimé comme on enfilerait un vieux pyjama pour passer sa soirée à mater des films.

Il y a le moi des grands jours, maquillage, vêtements repassés et assortis avec soin, on est drôle, sûr de soi, sociable.

Je ne sais pas combien de personnalités – combien de moi – tu as, mais perso, j’en ai des tas !

Il y a l’enfant insouciante, l’enfant triste, la rêveuse, la pré-ado, l’adolescente amoureuse,  la rebelle, l’apeurée, l’aventurière, celle qui croit que tout est possible, celle qui doute de tout, celle qui a une confiance en elle à toute épreuve, celle qui se sent inutile, celle qui sait exactement où elle veut aller, celle qui est incapable de prendre une décision, celle qui regrette sa décision, celle qui est sûre d’avoir fait le bon choix, celle qui ne pense qu’à sa gueule, celle qui fait passer le bien-être des autres avant le sien, celle qui se voit en haut de l’affiche, celle qui n’a pas envie de sortir de son lit, celle qui veut tout vivre, celle qui préfère rester enfermée chez elle, celle qui voit du monde, sort, s’amuse, celle qui passe des mois sans lire, celle qui passe une semaine pendue à un livre, celle qui est certaine de ne pas avoir les bonnes cartes en main, celle qui décide de se créer les cartes qu’il lui manque.

Dans l’écriture c’est pareil. 

Il y a celle qui veut écrire des trucs contemporains, celle qui préfère les livres pour ado, celle qui pense qu’on peut combiner les deux, celle qui se sent incapable de le faire, celle qui voudrait avoir un style bien à elle, celle qui pense ne pas en avoir, celle qui change de style à la moindre occasion, celle qui tourne en rond dans ses mots, celle qui laisse la langue jaillir, celle qui restreint le champ des phrases, celle qui veut séduire par les mots, celle qui se cache derrière, celle qui se révèle entre les lignes, celle qui se sent impostrice, celle qui est sûre d’avoir sa place, celle qui ne doute pas qu’un jour ça va marcher, celle qui se demande pourquoi elle s’obstine encore, celle qui pense à l’auto-fiction, celle qui a horreur de ça, celle qui a des idées mais pas les mots, celle qui a les mots mais pas les idées…

Chaque jour, c’est la même histoire, la même question qui revient : quel moi je vais enfiler aujourd’hui ?

À bientôt peut-être

Élodie


Photo by Grace Madeline on Unsplash

Elodie Lauret Écrit par :

Un commentaire

  1. […] J’ai toujours été une touche à tout. J’adore l’art en général et chanter ne me procure pas les mêmes sensations qu’écrire et danser pas les mêmes qu’écrire ou chanter. Il y a dans chaque outil, dans chaque art, dans chaque format des choses qui circulent et des choses qui coincent. Je vois ces différents supports comme autant de pièces de puzzle. J‘y explore les différentes facettes de ma personnalité. […]

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