Semaine 8/52 – Une année dans ma vie d’artiste plurielle

Cette semaine est un peu particulière pour moi… j’étais censée être dans ma dernière semaine d’écriture, mais les projets personnels en ont décidé autrement. J’ai déménagé, ou plutôt j’ai emménagé… à deux, pour la première fois de ma vie !

Hors nid familial, j’ai toujours habité seule. Mais ça y est, j’ai quitté mon appartement.

Dire au revoir à l’ancien :

Mon petit cocon, ma bulle, le lieu où je me retrouve, où je me ressource après le travail. Rempli de livres, d’une étagère entière de carnets, d’un mur de mandalas, de plantes que j’ai réussi (tant bien que mal) à ne pas tuer… de souvenirs à fixer le plafond, à boire des bières avec les copains sur le mini balcon, à regarder les couchers de soleil, à enregistrer des podcasts, à écrire, à découvrir la vie de comédienne, à m’écrouler dans le lit après les journées de répétitions et les tournées.

Quand je suis entrée dans cet appartement en mai 2020, j’étais fébrile, pleine de doutes quand à mon avenir, pleine de rêves et d’ambitions aussi. Le premier confinement m’avait laissé épuisée… avide de moments solos.

Quand je suis entrée dans cet appartement, j’avais encore ma grand-mère. Parce que oui, les murs ont aussi connu ça : le deuil. La tête vide pendant plus d’un mois, les pleurs et les musiques qui transpercent le passé et le futur ensemble qui n’existeront plus jamais.

Quand je suis entrée dans cet appartement, j’étais au RSA, luttant pour me dire que c’était ok de gagner plus, que oui j’avais des choses à apporter, que j’avais des compétences et des savoirs à transmettre.

Maintenant que je dis au revoir à cet appartement, je vois le parcours, l’avant/après :

J’en sors grandis en tant qu’autrice : avec trois textes publiés, une bourse d’écriture accordée par la Région Réunion, une résidence d’écriture en territoire scolaire passée, une autre à venir !

J’en sors comédienne, intermittente du spectacle, autrice, chanteuse en devenir, animatrice d’ateliers d’écriture et bien plus !

J’en sors, non pas guérie du deuil, mais nourrie de l’amour de ces êtres qui sont partis.

J’en sors avec une confiance en moi nouvelle. Pendant ces deux années, j’ai éprouvé mes compétences, je suis même allée au-delà de ce dont je me pensais capable.

Je relis mes mots et je m’aperçois que cet appartement a été littéralement un cocon : un lieu de transformations, de métamorphoses !

Aujourd’hui je dis au revoir à l’ancien…

Pour accueillir le nouveau :

Une des conditions d’un emménagement à deux c’était l’aménagement d’une pièce créative ! Un « bureau » dédié à l’exploration créative : à la musique, le dessin, l’écriture et toute autre forme d’art qui viendra cogner à la porte.

Parce que l’amour c’est très chouette, mais que mon premier amour, la compagne qui fera toujours partie de ma vie c’est l’écriture.

Alors, je sais que c’est un « luxe » que beaucoup ne peuvent pas se permettre, qu’on a pas toujours le choix, que parfois un coin de table c’est tout ce qu’on a…

Mais c’est un « luxe » qu’après deux ans de travail acharné je peux me permettre. Parce que gagner des sous avec mon art justifie aussi que cet argent soit « réinvesti » pour continuer à fructifier. J’ai l’impression d’être une pub qui pope sur YouTube avec ce genre de discours. D’un autre côté, si on entend souvent parler d’investissement financier, d’immobilier… il est rare d’entendre parler d’investissement créatif. Une passion c’est ok, dans les interstices c’est ok, mais une place centrale… c’est plus compliqué à faire valoir.

La créativité c’est comme tout : il faut lui faire de la place pour qu’elle puisse s’épanouir.

Je ne sais pas encore ce que me/nous réserve cette vie à deux. De mon côté j‘y entre avec mille envies créatives, professionnelles et personnelles.

Et surtout : remplie de confiance en la vie, en l’art et en l’amour !

C’est tout le bonheur que je souhaite.

PS : En parallèle du déménagement, un cyclone se rapproche de la Réunion, on est en pré-alerte jaune… affaire à suivre

A dimanche prochain…

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