Est-on encore capable de Grands Gestes Amoureux ? De trucs un peu fou, de déclarations enflammés, de risques insensés. J’ai parfois l’impression que l’amour est devenu tiède, on n’ose pas plonger les yeux fermés – parce qu’on a peur, parce qu’on a été blessé – on se contente de tremper un doigt de pied pour tester la température. Alors oui, la comparaison est facile, mais est-ce que ce n’est pas le cas de l’amour au XXIème siècle, à l’heure de Tinder et des matchs. Le fast-food de l’amour.
On n’ose plus sauter dans un avion, dans un train, franchir les océans, sans certitude, pour la beauté du geste, pour l’Amour. Et s’écrire des lettres, et se chanter des sérénades. On laisse ça aux films et aux livres, aux fleurs bleues qui fantasment dans leur lit. Je suis une grande romantique, une romantique qui se refuse à l’être. Par peur d’être jugée, rejetée, refroidie. Et pourtant je m’enflamme, et je suis sûre que je ne suis pas la seule. Mais plutôt que de flamboyer, on préfère éteindre l’incendie dès les premières étincelles.
Je me souviens du Zèbre d’Alexandre Jardin, des frasques que ce mari était prêt à faire pour raviver la flamme. Qui aujourd’hui est encore capable de ça, du Grand Geste Amoureux ? J’entends parfois des histoires, pas toujours avec une fin heureuse, ce n’est pas ce que je demande, ce que je demande c’est d’oser, d’oser sauter dans le vide, de lâcher prise, de laisser le cœur s’envoler, aussi haut qu’il le souhaite et bien plus encore.
Blue Valentine c’est la mort d’un couple, écho de cette mort du romantisme et de la prise de risque amoureuse contemporaine.
Ne laissons pas aux hommes le monopole de courtiser. Que les femmes prennent leur guitare et chantent des sérénades, qu’elles n’aient pas peur de séduire et de faire la cour ! Libérons nous des carcans aseptisés qui javellisent la magie de cet embrasement.
Osons nous aimer fort !
Moi je t’aime fort !
<3 Moi aussi <3 pétales d'amour sur toi