Cette semaine, j’ai perdu un ami.
Perdu ce n’est pas le bon mot, ou peut-être que si.
Il est décédé.
Et j’ai hésité à parler de ça ici. Là où je te raconte ma semaine, toujours avec une pointe de positif. J’ai hésité parce que la mort, c’est tabou. On ne parle pas trop de ces choses là.
La fin de vie.
Le deuil.
La tristesse.
La colère.
L’incompréhension.
Ce sentiment de vide face au monde et à la vie.
Alors j’ai décidé de le dire, parce qu’un tabou entretient un tabou.
On les connait les rouages de l’existence. Naissance. Vie. Mort. On tisse des liens. On vit comme si on était immortel.
Pourtant, ce qu’on prend pour acquis aujourd’hui, s’évanouira demain :
La jeunesse.
La santé.
Les relations.
Le travail.
La force.
TOUT.
Tout est emmené à disparaître.
Tout ce qu’on a connu.
Tout ce qu’on connaît.
Tout ce qu’on connaîtra.
Même notre savoir disparaîtra.
On accumule des idées, des rêves, des possessions matérielles, des relations… toutes ces choses, sans exception, disparaîtront.
Rien n’est permanent.
Une fois qu’on a compris ça, l’impermanence des choses, que nous reste-t-il ? Qu’est-ce qu’on peut faire ? Continuer à jouer à ce jeu qu’est la vie ? À suivre la règle en sachant que tout ça est truqué ?
Déployer son énergie dans le seul moment qui existe : le présent ?
Je n’ai pas de réponses, mais un flot d’interrogations et l’impression d’être au bord d’un tourbillon de néant qui aspire tout. Un jour ou l’autre il aspirera ceux que j’aime. Un jour ou l’autre, je me ferais aspirer.
Il ne reste plus qu’à vivre en équilibre et à danser pour tromper le vertige de vivre au bord d’un gouffre.
Dans ma quête, j’ai retrouvé un chemin vers la philosophie bouddhiste, les préceptes m’ont apaisé et ont mis des mots sur ce que je ressentais, ça m’a fait du bien.
Discuter aussi.
Je n’arrive pas encore à lâcher-prise sur cette idée : toutes les personnes qui comptent pour moi vont disparaître.
Mais je fais face aux sentiments que cela réveille chez moi. Je traverse le brouillard avec confiance.
Cette lettre du dimanche manque un peu de bonne humeur, j’espère que tu ne déprimeras pas trop en la lisant.
Et si tu es arrivé-e. jusque là, je te souhaite le meilleur, n’oublie pas de profiter des moments et des gens autour de toi, maintenant.
Ne remets pas les choses qui te tiennent à cœur à plus tard. Plus tard n’existe pas.
À bientôt peut-être
Élodie
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Photo by Yong Chuan on Unsplash
Je suis désolé pour toi. Tu mets en tout cas le doigt sur le point essentiel : il faut profiter de la vie tant qu’on en a l’occasion. Courage.