Semaine 11/56 – Des bulles dans la tempête

Dans les semaines de tournée, je perds toute notion du temps.

Les jours s’enfilent et glissent les uns derrières les autres. Le suivant chasse le précédent dans une chorégraphie sans fin.

Se lever. Préparer les gourdes. Mettre tout dans le camion. Les costumes. Vérifier une millième fois que oui, j’ai bien pris ma moustache. Départ du camion. Montage de la tente. Installation du décor. Se mettre en costume. Accueillir le public. Jouer. Jouer. Jouer. Chanter. Partager. Se pauser, cinq minutes. Démonter la tente. Repartir. Rentrer. Vider les gourdes. Prendre une douche. Manger. S’écrouler.

Recommencer le lendemain.

Le manège est en marche. Il s’arrêtera à la fin du mois de mars. Une petite pause avant de repartir de plus belle !

Dans ce genre de mois à mille à l’heure, j’essaie de garder le cap en créant des petits espaces rien qu’à moi.

Des bulles où reprendre mon souffle.

  • Mon journal, même si c’est très sporadique.
  • Ce blog : me poser en fin de semaine et regarder dans le rétroviseur, ça fait du bien.
  • Les longs bains.
  • Les moments de lecture.

Pendant longtemps j’ai fui les routines. Aujourd’hui, elles me rassurent, me sécurisent dans un monde où mon emploi du temps change tous les jours.

J’ai compris qu’une routine pouvait être un point d’ancrage. Que ce n’était pas une chaîne, un boulet, mais plutôt un endroit où revenir quand on ne sait plus très bien où on en est.


Livres lus cette semaine dans la tempête

Les enfants sont rois, de Delphine de Vigan

Delphine de Vigan c’est une autrice que j’adore ! Pour moi, c’est une valeur sûre. Et là… déception. Je n’ai pas retrouvé ce style que j’aime tant chez elle. Le livre aborde la question des enfants sur internet, de leur surexposition. Des chaînes YouTube consacrées aux enfants.

Je suis déjà familiarisée à cette problématique… c’est un sujet que je connais. Rien de nouveau de ce côté là. Or, le livre n’a pas vraiment « décollé » du sujet pour moi. Il est resté très proche de ce thème, presque en mode documentaire. La fiction était timide. Il y avait un peu un côté « boomer » qui découvre le sujet et l’explique. Plusieurs fois j’ai eu envie de dire « oui, c’est bon, on a compris, ça je le sais ». Tout était explicité et peut-être que pour quelqu’un qui n’y connait rien à internet, ça marche… mais pour moi, c’était trop.

Personnellement, je trouve Delphine De Vigan plus impactante dans les récits à la première personne. Là, le point de vue interne était assez distant et ne m’a pas permis de rentrer davantage en empathie avec les personnages. Je suis restée à la surface, alors que j’avais envie de plonger !

Le roman est divisé en deux partie. La deuxième partie a rattrapé un peu la première partie avec un côté plus anticipation et conséquences de la surexposition sur internet des enfants. J’ai trouvé dommage qu’elle ne soit pas plus longue !

Cette lecture m’a donné envie de me plonger dans des livres aux ambiances similaires : une surface lisse où tout est beau, un en dessous puant !

Juste après j’ai donc sauté sur le livre Mon Mari de Maude dVentura que je suis encore en train de lire.


À dimanche prochain

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Elodie Lauret Écrit par :

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