Semaine 1/52 – Une année dans ma vie d’artiste plurielle

La dernière semaine de l’année à été toute en mots qui se bousculent sous le crâne, en doigts qui grattent et en insomnies. Une semaine à retrouver le plaisir d’être de retour chez soi. Pas seulement dans la maison de l’enfance, mais aussi à l’intérieur de moi-même. Je m’aperçois que plus je vis des émotions intenses (qu’elles soient positives ou négatives), plus j’ai besoin de temps pour me redéposer.

Et que cette fin d’année a été riche !

Le 24 décembre, ma douce collègue autrice Julie Legrand m’informait que la demande d’aide à l’écriture à laquelle j’avais postulé m’avait été accordé !

C’est le première fois que je reçois de l’argent directement pour écrire ! Et aussi bonne que soit la nouvelle, il m’a bien fallu une semaine pour m’en remettre… pour réaliser, pour digérer.

Non seulement, je suis remplie d’émotions et de gratitude, parce qu’être financée pour écrire, ce n’est pas rien ! Mais aussi parce que le projet qui se voit financer est mon premier projet long qui a pour cadre la Réunion ! Il m’aura d’abord fallu tâtonner dans la nouvelle « Les Maudites » publiée chez Kanyar en 2022 avant de sauter le pas, d’oser lancer des ponts entre mon écriture et mon île.

Je ne sais pas trop à quel point j’ai envie de parler ou non publiquement de l’écriture de ce roman. J’ai commencé à l’écrire porte fermée… et je crois que ce roman exige ça. Une intimité. J’écris à la lueur de la bougie, à l’aube, le café brûlant, les yeux humides.

Je peux en revanche te partager quelques fragments poétiques et autres pensées en vrac lancés dans mes carnets pendant cette semaine de retour aux sources.

Fragments poétiques

Le chemin de mon enfance s’est vidé.

Les maisons gardent les portraits en poussière.

Monter, descendre parmi les fantômes,

est-ce qu’ils flottent au-dessus de nos têtes ?

Il reste les vieilles choses :

Une cafetière qui crache les matins-souvenirs, une lampe en bois sculptée, un couvre-lit tricoté dans l’ennui des journées trop chaudes, en attendant l’hiver.

Il est là, l’hiver, en plein cœur de l’été. Dans le vent chaud qui ne trouve aucun mollet à chatouiller.

Cadavres,

sous le béton.

Hébétés les oiseaux, de ne pas trouver les arbres d’autrefois :

décapités.

Trop de feuilles sur le sol

(b)étonné.

Cette année, les frangipaniers, les flamboyants et les jacarandas ne fleuriront pas.

Seul le béton bourgeonnera.

Tours élancés – Maisons – Bâtiments – Balcons – Stades…

Fleurs de ciment


Mots-papillon sur le rebord de la fenêtre,

s’envolent.

Branches indécises.

Reflet de l’eau assoiffée par les bavardages.


Retrouver le goût des autres :

Pas des autres êtres humains, pas des repas de famille sans fin… non !

Les autres univers poétiques, artistiques. Ecouter, lire, déguster les mots des artistes autour de moi. Retrouver le chemin de ceux et celles que j’ai côtoyé de près ou de loin. Les anciens et anciennes du Master Création Littéraire.

Les retrouver à travers leurs mots.

Lire le blog, Zone de silence de Rachel, c’est avoir soudain envie de donner un grand coup de pied dans la fourmilière. C’est corrosif – drôle – jouissif.

Se perdre aussi sur le site et les articles de Timothée Cueff et y retrouver l’Irlande – je suis en pleine lecture de son premier livre qui traîne dans ma PAL depuis sa sortie.


Je me suis enfermée dans ma tête. Je l’ai mise à plat sur le lit, seule dans ma chambre. Entre carnets qui débordent, photos instantanés, joyeux bordel, livres feuilletés, podcast et musique en fond sonore. Le temps de fixer le plafond et d’écouter les mots tourbillonner sous mon crâne. Noircir des pages et des pages de toutes ces pensées en suspension depuis des mois. Ces moments de cocon créatif m’ont rappelé cet article que je suis retournée lire.

2022 aura été une année chrysalide.

2023, sera celle de… l’émergence ? (Définition : « Apparition d’un organe biologique nouveau ou de propriétés nouvelles »).

J’ai envie d’oser l‘éclatement. J’aime le blog de R. pour ça, ces fragments. Non pas refaire pareil, non pas copier, mais je crois que c’est vers ça déjà que je tendais et que ça confirme cette intuition, ce besoin.

Le joyeux bazar, la manifestation arborescente de la pensée ! Et le blog comme lieu d’expérimentation. Eclatement multi support. Entre texte, image et sons. Bienvenue dans ma tête, dans mon joyeux bordel et bonne année au passage !


A dimanche prochain…

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Elodie Lauret Écrit par :

Un commentaire

  1. Très heureuse de te retrouver par ici Elodie, et de suivre (depuis plusieurs années maintenant !) ton cheminement d’artiste, qui est très inspirant…! Je te souhaite une année 2023 aussi riche que l’a visiblement été pour toi 2022 🙂

    Heureuse aussi que tes réflexions t’aient amenée à refaire un petit tour sur mon blog quelque peu endormi ! C’est marrant de voir comment on s’inspire les un(e)s et les autres ; comment nos créativités se nourrissent mutuellement… !

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