La mue de l’artiste

J’ai régulièrement envie de tout raser. De tout recommencer à zéro.

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En général, quand ce genre d’envie pointe le bout de son nez, le changement de paradigme n’est pas loin. C’est le signe qu’il y a des frontières à l’intérieur de moi qui bougent, changent de place, des continents rapetissent, d’autres s’agrandissent.

Je suis alors en pleine mue artistique. 

La vieille peau me serre, je m’y sens à l’étroit, il faut l’abandonner quelque part sur un muret au soleil pour laisser place à la nouvelle.

Ce n’est pas un moment particulièrement agréable.

C’est un moment de flottement entre deux mondes, entre deux eaux. On n’a pas encore atteint l’autre rive, celle sur laquelle on pourra retrouver un sentiment de stabilité. La peur de se noyer n’est pas loin, elle guette, prête à nous sauter à la gorge dès que notre détermination faiblit. 

Il faut garder le cap. Continuer à avancer à la lueur des étoiles, guidé uniquement par notre boussole intérieure.

Parfois, tel Ulysse, on se perd en chemin et l’on ne sait plus très bien ce qu’on fait au milieu de l’océan.

D’autres fois, la traversée est fluide, sans embûche.

Ce qui est sûre c’est qu’une fois de l’autre côté, on ne sera plus tout à fait la même. 

Et toi, c’est quand la dernière fois que tu as muée ?


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Photo by Jong Marshes on Unsplash

Elodie Lauret Écrit par :

Un commentaire

  1. Lucyle Maurice
    14 juin 2022
    Reply

    Je comprends parfaitement ! Après avoir passé du temps en hibernation, je crois que je suis en phase de mue. C’est aussi effrayant qu’ enivrant …

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